Réception du Baron de St Esteve Janson

Felipe se glissa dans la pièce.
Il s'inclina devant le Baron.

Souhaitez vous que je vous débarrasse de votre mantel ?

Plus tard, il alla sortir deux verres et les déposa sur une table centrale, basse et ouvragée joliment, il les remplit tout deux d'eau.

Désirez vous quelquechose ? Je suis à votre service.

Eavan travaillait encore à propos de soucis à la Garde lorsqu'on frappa à la porte de son cabinet d'étude. Elle n'aimait pas être dérangée, tout ses gens le savaient. Cela devait donc être important. La jeune femme reposa sa plume et couvrit les documents qu'elle étudiait, nul besoin qu'une bouche trop bavarde n'aille en dire trop ....

Entrez.

Ce fut Esteban qui se présenta. Il l'informa qu'elle avait un visiteur. Mais Eavan ne troqua son expression sévère pour un sourire que lorsqu'il eut avoué finalement, et elle le soupçonnait d'avoir ménagé son effet, que le visiteur en question était "la Baron de St Esteve Janson" avait il dit d'un ton emphatique.
Ainsi cela n'avait pas échappé à son personnel qu'Adrian faisait naitre chez elle des sentiments qu'elle ignorait jusque là. Et aussi qu'elle rosissait à chaque fois qu'on venait à parler de lui, qu'un doux sourire venait lisser son visage de toute sa fatigue et de ses préoccupations ... Bref, Eavan n'eut qu'un léger mouvement de tête.
Elle fut saisit d'un énorme doute, était elle présentable ?
Elle portait un pantalon épais de laine doublé de cuir pour l'aspect esthétique, des bottes cavalières qu'elle appréciait pour leur confort et leur isolation, et une chemise blanche de coton épais. De la bonne qualité mais d'aspect simple et par dessus tout fonctionnel. Le chef de sa Garde eut un très léger sourire, comme s'il devinait ses pensées.

Vous êtes parfaite Baroùna.

Merci Esteban, se contenta elle de dire en le suivant.

Perdue dans ses pensées, elle fut amusée par le claquement de leurs talons sur le sol. A l'unisson. Pas militaire, cadencé. Elle le suivait et étrangement, ce rythme régulier l'apaisa. Il était tellement famillier. Lorsqu'il furent devant la porte du salon, elle remarqua que ses cheveux étaient attachés un peu trop strict, elle les libéra. Ce serait bien mieux. Esteban ouvrit et s'effaca, elle lui adressa un regard. Sans aucun doute avait il compris la consigne silencieuse et retournerait il a son poste.
Eavan entra.
Adrian se leva. Qu'il était élégant.

Baron, que me vaut le plaisir de cette visite innatendue ?

Le sourire de la Baronne indiquait que le plaisir mentionné n'était pas purement poli mais bien ressentit. Elle aurait pu ajouté incommenssurable mais c'eut été sans doute un peu lourd.

Eavan sourit, écoutant les explications du Baron.

Quelle riche idée ! s'exclama-t-elle lorsqu'il eut finit.

La jeune femme savait que Felipe était là, non loin. Elle n'eut qu'à l'appeller et il apparut. Un sourire ravi éclairait le visage d'Eavan. Un bonheur qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir, une excitation presque enfantine, qu'elle parvenait tout de même à controler.

Felipe, que l'on prépare Calabrùn et que l'on me sorte mantel et cape. Je sors.

L'homme s'inclina et sortit, relayant les ordres. Il faudrait quelques minutes pour tout préparer mais la jeune femme avait envie de prendre un peu son temps. Elle s'assit, faisant signe au Baron qu'il pouvait faire de même.

Laissons mon personnel préparer cela. Nul besoin de se précipiter, nul castel n'est assiégé, lanca-t-elle avec humour, clin d'oeil à leur dévouement à l'un, comme à l'autre, à diverses causes plutot guerrières.

Cela ne fera qu'un peu plus de temps ensemble.

Eavan se pencha pour saisir un des deux verres d'eau, un sourire amusé aux lèvres.

Etait ce le regard qu'elle échangea avec lui ou bien le compliment qui s'y joignit ... Eavan ne sut mais lorsque leurs verres tintèrent en se rencontrant, elle sentit que ses joues avaient prit un peu de couleur. La Baronne se sentait en cet instant, pas plus maligne qu'une adolescente ... La Baron offrit une échapatoire à l'instant qui se chargeait de moult émotions ...

Rassurez moi baronne, ma visite inopinée ne vous dérange pas en pleine séance de travail au moins ? Je ne voudrais pas vous amener à être en retard dans votre tâche.

Du travail il y en a toujours, mais ne vous en inquiétez pas, répondit elle avec un sourire avant de boire quelques gorgées de son verre.

Mais si vous me permettez un conseil Baronne, vous devriez plus profiter de votre journée sans mission pour vous ressourcer et vous promener sur vos terres. Cela ne serait que bénéfique pour votre santé de vous reposer un peu et puis, ... cela nous permettrait de passer du temps ensemble sans toujours être entouré d’une ribambelle de serviteurs qui semble bien intéressés chaque fois que je viens vous courtiser.

Un sourire amusé apparut au coin de ses lèvres, de mêm qu'une lueur dans son regard.

Ah ? Vous me courtisez Baron ?

Après un petit rire amusé aux dépends du pauvre Adrian, la jeune femme se pencha à son tour, et chuchota.

Je suis un peu comme vous, je n'aime guère les promenades seule ... Je ne vois qu'un moyen ... Vous devriez me courtiser plus souvent ...

Eavan regardait le Baron de Saint Esteve Janson dans les yeux, avec douceur. Le sourire n'était plus amusé, il était ... doux lui aussi. Elle prit conscience qu'il était proche d'elle et qu'il suffirait qu'elle s'avance un peu plus pour que ses lèvr... Non ! La jeune femme se forca a s'éloigner un peu ... A s'éloigner un peu de la tentation ... Mais pas trop non plus ...

Ah ? Vous me courtisez Baron ?

Adrian venait de poser son verre à ses lèvres quand la baronne l’interrogea avec amusement sur la question de savoir s’il la courtisait. Il fut surpris par cette question et rougit à son tour. En effet, il venait de se rendre compte qu’il venait d’avouer sans le vouloir la raison de ses visites qui se faisaient de plus en plus régulières.

Le baron, habituellement taquin avec ceux qu’il appréciait, hésita à rattraper le coup, mais devant le sourire qui illuminait le visage de la baronne, préféra, pour une fois, rester sérieux.

Vous courtiser baronne ? Voyons, cela ne pourrait être qu’une rumeur qui circule parmi vos serviteurs. A force de me voir dans votre château, ils doivent penser que je vous courtise.

Après quelques secondes de silence pour faire douter la jeune demoiselle, Adrian amusé par la situation, lui chuchota.

Je suis bien obligé de reconnaître Baronne que pour une fois, la rumeur est fondée et que mes visites à votre personne ne sont pas tout à fait innocentes.

A ce moment là, Eavan se pencha vers lui tout en lui chuchotant quelques phrases.

Je suis un peu comme vous, je n'aime guère les promenades seule ... Je ne vois qu'un moyen ... Vous devriez me courtiser plus souvent ...

Le baron sourit à la proposition de la jeune baronne de Salon de Provence tout en savourant la douceur émanant du visage de celle-ci. A ce moment là, Adrian était vraiment heureux et il serait bien resté des heures comme cela. Son regard était plongé dans celui de la jeune demoiselle. Peu de personne en Provence pouvait imaginer une telle douceur émanant de la Baronne de Salon.

Adrian devina la légère hésitation de la Baronne et quand celle-ci s’éloigna légèrement de lui, il se pencha vers elle et déposa un doux baiser sur la joue de la demoiselle, frôlant le coin de ses lèvres des siennes.

Mais que ...
Voilà ce qu'eut le temps de penser la jeune femme avant que les lèvres du Baron ne se posent non loin des siennes. Pour le coup, la Baronne resta coise, sans doute un peu plus rouge encore qu'auparavant. Un sourire s'étira sur son visage, presque réveur.

C'est à ce moment précis que Felipe, le fidèle Felipe, toussota près de la porte. Eavan ne se demanda même pas s'il avait vu le manège. Elle s'en fichait complètement qu'on jase à ce propos. Mais alors complètement. D'autant plus que s'il y avait une personne qui ne dirait rien c'était lui. La Baronne toussota pour se donner contenance.

Oui Felipe ?

Les chevaux sont prêts Baroùna.

Baron ? Etes vous prêt à y aller ?

Mais que venait il de faire ? Ses sentiments avaient prit le dessus sur sa raison et voila qu’il se permet de déposer une bise osée sur la joue de la baronne. Baissant la tête, gêné par ce qu’il venait de faire, il ne vit pas le sourire apparaître sur le visage de la demoiselle et n’osait plus la regarder.

Soudain, un toussotement se fit entendre derrière lui. Relevant la tête, Adrian devint soudainement plus blanc que sa chemise en apercevant le fidèle serviteur d’Eavan devant l’entrée.

Avait il vu la bise ? Etait il rentré après? Eavan lui en voudrait elle ? Voudrait elle encore passer du temps avec lui ?

A ce moment là, la tête du jeune baron était envahie de questions en tout genre, s’en voulant d’avoir encore une fois agis sans réfléchir pensant que Eavan ne voudrait plus le voir, peut être même ne plus lui parler.

A peine eut il le temps de penser cela que voila qu’elle s’adressait déjà à lui. Se tournant vers Eavan, il fut surpris en voyant un sourire illuminé son visage. Ne lui en voudrait elle donc pas ? Arrête de penser toi, répond lui.

Si je suis prêt ? Euh, oui Baronne nous pouvons y aller, je vous suis volontiers.

Se levant, Adrian adressa un timide sourire à la Baronne et la suivit .

Eavan se leva avec un sourire aux lèvres et encore un peu de couleurs aux joues. Un coup d'oeil à Felipe lui indiqua que son valet avait amené le mantel et la cape demandés, ainsi que le mantel du baron de St Esteve. Un léger signe de tête et l'homme s'approcha pour permettre à chacun de prendre ses effets.

La jeune femme passa le mantel puis accrocha sa cape sans perdre son doux sourire. Ceci fait elle releva la tête.

Nous vous suivons Felipe.

L'homme allait les conduire dans la cour du castel où deux chevaux devaient attendre.