Ballade à deux ...

Une fois dans la cour, Adrian et elle étaient montés chacun sur leur destrier. La jeune femme avait signalé à sa garde qu'il était inutile de l'escorter. Son Capitaine lui avait tendu son fourreau dans lequel reposait une de ses épées. La Baronne avait ceint l'arme en se disant qu'elle avait quand même de la chance d'avoir des gens si attentionnés.
Quelques consignes avaient été données à Felipe.

Cela faisait quelques minutes que le Baron et elle chevauchaient et le chateau s'éloignait doucement. La Baronne comptait emmener son visiteur sur une des colines des alentours de laquelle on avait une superbe vue ...

Messages : 11 Date d'inscription : 13/10/2009

C’est toujours un peu gêné qu’Adrian avait suivit la baronne jusque dans la cour du château. Chevauchant côte à côte, ils quittèrent lentement le château, s’enfonçant à eux deux dans la campagne de Salon de Provence.

Ils étaient maintenant seuls, personne pour écouter leur conversation ou surprendre un geste un peu audacieux de la part de l’un des deux. Mais malgré cette solitude, le début de la promenade avait été jusqu’à maintenant plutôt silencieuse, se limitant à quelques regards et sourires échangés.

Baronne, je dois reconnaître que les paysages de vos terres sont d’une rare beauté. Il aurait bien rajouté qu’ils étaient presque aussi beaux qu’elle, mais il se retient, de peur que cela soit sa seconde initiative maladroite le même jour. Changeant de sujet pour ne pas être tenté, il reprit : Je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir invité à venir visiter votre fief en votre compagnie. Cela m’est très agréable et reposant.

Lui souriant, ils continuèrent leur chevauchée se laissant guider par la baronne.

Ils étaient arrivés en haut d'un promontoire. Jamais la jeune femme ne se lasserait de cette vue. Elle inspira profondément, profitant de la douceur du vent. Lui qui pouvait atteindre une rare violence en Provence savait être doux parfois. Son regard alla au Baron. Pour la énième fois depuis le début de leur balade, ils échangèrent un regard, Eavan reprit un peu de rose aux joues et ils se détournèrent comme deux gamins de 5 ans ...

Baronne, je dois reconnaître que les paysages de vos terres sont d’une rare beauté.

Oui ... Ils ont l'air secs, durs, inhospitaliers ... ces rocs a vif, ces buissons épineux, ce vent et cette chaleur qui les sculptent ... Et pourtant ils offrent tant ... Cette couleur, ces parfums, ces sons que l'on ne peut saisir qu'ici ... Ils sont ...

Eavan ne termina pas sa phrase ... "Comme moi", voilà ce qu'elle aurait voulu dire ... On prêtait une image à la Provence qui n'était pas sa réalité. Seuls ceux qui sont amoureux de la Provence peuvent saisir ses cadeaux ...

Je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir invité à venir visiter votre fief en votre compagnie. Cela m’est très agréable et reposant.

A moi aussi votre compagnie m'est agréable Baroun, répondit la jeune femme sans réfléchir, un sourire doux aux lèvres et les joues commencant à s'empourprer de nouveau.

Messages : 11 Date d'inscription : 13/10/2009

Du sommet de la colline, une vue incroyablement belle s’offrait à leur regard. Le baron en resta un long moment silencieux, profitant de la beauté du paysage, savourant les paroles de la baronne. Les mots qu’elle utilisait étaient tellement justes, tellement bien choisis pour décrire les Paysages de Salon de Provence, décrire la baronne elle-même. Elle qui pouvait parfois sembler si dure, autoritaire et pourtant si douce et sensible en même temps.

Se tournant lentement vers elle, la regardant parler passionnément de ses terres, lui souriant doucement quand leurs regards se croisèrent, étant aussi gêné qu’elle en ce moment. La remerciant pour cette visite de ses terres, son regard fut attiré par un point rouge derrière la demoiselle. Le baron descendit lentement de son cheval, se dirigeant en direction de ce qu’il avait vu et écartant les herbes sèches de ses mains, il fit apparaître une fleur rouge.

Baronne, vous devriez venir voir la fleur que je viens de découvrir, je pense qu’elle devrait vous plaire.

Alors que la demoiselle vient la rejoindre, le baron lui montra les fleurs.

Regardez comme cette fleur est jolie. Sa couleur de feu mettant un peu de chaleur dans ce paysage si dur. Ce rouge, couleur de la passion associé à une douceur apaisante. Sa seule présence suffisante pour réchauffer…

Attrapant doucement la main de la baronne, posant son regard dans le sien

Une présence suffisante pour réchauffer le cœur d’un homme. Baronne, cette fleur ….. est le parfait exemple de la passion que je ressens quand je suis en votre compagnie.

Rougissant presque autant que la fleur, Adrian hésita quelques secondes avant de poursuivre.

Baronne, il faut que je vous avoue qu’en votre présence, une multitude de sensations m’envahissent. Je ressens en votre compagnie des sentiments que je n’ai jamais ressentis pour une aucune autre personne. Baronne, votre présence m'es nécessaire..... pour poursuivre ma vie... sans.. je suis vide.. démuni..

Suivant du regard le Baron, sans vraiment comprendre son empressement. Elle fut surprise de le voir dégager une fleur d'une broussaille. La jeune femme s'accroupit pour l'observer de plus près. Un rouge profond. Envoutant presque. Mais le plus envoutant de la situation pour la Baronne fut de se retrouver si soudainement à quelques pouces du Baron de Saint Estève. Si près qu'elle pouvait sentir sa chaleur et lorsqu'il parla, il n'y eut plus que lui au monde.

Il parla. Elle resta accrochée à ses lèvres, à ses mots.
Lorsqu'il prit sa main, elle ne la retient pas et ses yeux suivirent le mouvement tandis que la chaleur de ce contact lui semblait irréel.
Ses yeux se relevèrent sur la flamme qui brillait dans les yeux d'Adrian.
Son coeur battait la chamade et elle ne savait plus si elle devait respirer ou non.

Durant le bref silence qu'il mit à sa déclaration, elle crut que son coeur allait exploser dans sa poitrine.
Un tourbillon de sensations lui donnait l'impression de vivre comme jamais. De revivre peut être.

Les mots d'Adrian trouvaient un parfait écho dans son coeur. Sa main toujours dans la sienne, Eavan glissa ses doigts entre les siens. Ses yeux perdus dans son regard, un sourire se dessina sur ses lèvres. Lèvres qu'elle approcha doucement en direction de celles du Baron plus explicites que n'importe quel mot qu'elle aurait pu trouver.

Messages : 11 Date d'inscription : 13/10/2009

Il l’avait fait. Enfin, il avait osé avouer à la baronne de Salon de Provence, les sentiments qu’il ressentait pour elle. Bien qu’hésitant au début, trahissant le stress qui l’avait envahit quand elle s’approcha de lui, le baron retrouva progressivement confiance en lui, prononçant sa déclaration avec passion. Passion redoublée quand il prit sa main dans la sienne et quand leur regards se croisèrent.

Une fois ses aveux terminés, arriva le moment tant redouté par chaque homme avouant ses sentiments à une demoiselle, l’attente de la réponse de la belle. periode de quelques secondes qui semblait durer une éternité, durant laquelle des dizaines de questions envahissent la tête du prétendant. Le baron de Saint Estève était nerveux, craignant une réponse négative de la baronne de Salon.

Alors qu’il ne la quittait plus du regard, guettant sa réponse, il sentit les doigts de la demoiselle se glisser entre les siens, le visage de la jeune Gaelig s’illuminant d’un doux sourire, avant qu’elle avance ses lèvres en direction de celle du baron. La réponse était celle qui avait rêvé recevoir.

Se penchant à son tour, réduisant l’écart séparant leurs lèvres, elles finirent par se toucher, permettant aux tourtereaux d’échanger leur premier baiser. Fermant les yeux pour profiter de ce moment magique, la fébrilité de l’Audisio fut rapidement convertie par ce doux baiser en un bonheur incommensurable.

Interrompant brièvement leur premier baiser, gardant quand même ses lèvres très proches des siennes, Adrian lui chuchota en souriant : Baronne, je vous aime.

Son sang battait dans ses tempes et la jeune femme était persuadée que son coeur allait exploser tant il battait fort. Le premier baiser, espéré, redouté, ce contact ... Adrian était un homme passionné, parfois dur, très dur ... Elle ne trouva pourtant dans son baiser que tendresse et douceur. Ses yeux se fermèrent sans qu'elle n'y pense et elle se laissa couler dans ce bonheur chaud qui s'ouvrait à elle. Eavan se détendit entièrement, sereine, elle sourit à ses mots. Simples. Puissants. Sa visage alla caresser le visage du Baron.

Je me sens revivre auprès de vous Adrian. Je me sens entière. Je voudrais que cet instant soit éternel et que jamais nous ne soyons davantage séparés ...

Comme attirée par ses lèvres, la jeune femme l'embrassa à nouveau, avec un peu plus de force, comme libérée de la peur et de l'hésitation. Lorsque leurs lèvres se séparèrent à nouveau, elle blottit sa tête contre sa poitrine, les yeux fermés. Le souffle chaud du Baron venait caresser ses cheveux tandis qu'elle écoutait la musique de son coeur. Là elle murmura avec douceur :

Je vous aime de tout mon coeur Baron, et davantage encore.

La jeune femme souriait. Et ce sourire était accroché à son visage, ancré. Heureuse. Simplement et pleinement heureuse. Il était là. C'était lui. Il était suffisant. Le voir, le sentir, le toucher, l'entendre. C'était cela le bonheur d'Eavan. Elle le savait. Elle le sentait. Son bonheur.